Jouissant d’un énorme succès international, le cinéma de Bernardo Bertolucci est inimitable par de nombreux aspects. De Prima della rivoluzione (1964) à Moi et toi (2012) chaque image de ses films résulte d’un artifice expressif, scénographique, luministique, aucune ne se contente de reproposer la réalité “comme elle est” sans intervenir pour la transformer et la sublimer. Le cinéma de Bertolucci est celui du “tout est possible”, de l’ailleurs et de l’impasse. Un cinéma spectaculaire et complexe qui se met continuellement à l’épreuve, qui regarde la réalité avec concupiscence et étonnement, comme la Terre vue de la Lune. Du souffle épique de la superproduction au minimalisme du récit quotidien, des canons du roman du XIXe (1900, Le Dernier Empereur) au scandale du sexe le plus transgressif (Le Dernier Tango à Paris) jusquà la forme du théâtre de chambre (Innocents :The Dreamers), il y a toujours un lien avec l’histoire du cinéma qui revit dans le présent. C’est dans cette “infinitude”, qui lie la vie à l’imaginaire, que réside peut être son secret le plus précieux. Les films de Bertolucci sont toujours contemporains, quand ils parlent du fascisme qui naît et meurt dans la plaine du Pô (1900) ou de la morosité des années de plomb (La Tragédie d’un homme ridicule) ou bien quand ils se déroulent au coeur de la Chine (Le Dernier Empereur), au Népal (Little Buddha), dans le Sahara (Un thé au Sahara), dans une villa du Chiantishire (Beauté volée) ou dans les caves d’un immeuble bourgeois de Rome (Moi et toi), ils instaurent toujours une ligne directe avec le spectateur idéal qui “en rêvant désire encore rêver” et dans cette euphorie onirique prolonge sesdésirs, et avec le cinéma, parfois découvre des vérités. Un an après la disparition d’un grand Maître du cinéma, ce livre propose de voyager en compagnie de ses films, de l’oeuvre de jeunesse Les Recrues (1962) à The Echo Chamber, hélàs inachevé. Tous les films sont accompagnés d’analyses critiques, de brefs commentaires de Bertolucci lui-même et d’une documentation iconographique riche de centaines de photos et photogrammes qui illustrent le texte.

PIERO SPILA est vice-président du Syndicat National des Critiques Cinématographiques Italiens (SNCCI) et directeur de “Cinecritica”. Il a écrit et dirigé des volumes et des monographies sur le cinéma. Chez Gremese éditions il a publié un livre sur Pier Paolo Pasolini et sur L’Aurore de Murnau. Pendant sa longue amitié avec Bernardo Bertolucci, il a écrit de nombreux essais sur ses films et a, entre autres, supervisé un recueil de ses écrits.

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